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Semenya: la ministre sud-africaine des Sports accuse l'IAAF d'atteintes aux corps des femmes. 22/02/2019
Lausanne -
La ministre sud-africaine des Sports, Tokozile Xasa, à Lausanne pour soutenir
sa compatriote Caster Semenya, athlète qui veut faire invalider devant le
Tribunal arbitral du sport un règlement de l'IAAF imposé aux athlètes féminines
produisant naturellement beaucoup de testostérone, a accusé jeudi la Fédération
internationale d'athlétisme de porter "atteinte aux corps des
femmes".
"Nous parlons d'atteintes aux corps des femmes
lorsque les femmes doivent s'expliquer sur leur apparence physique"
au regard des autres, a affirmé Mme Xasa.
"Il n'est pas seulement question de l'Afrique du
Sud (ou) de la participation des femmes au sport", a-t-elle ajouté,
avant de délivrer un message de soutien à Semenya transmis par le président
Cyril Ramaphosa.
"Souviens-toi que tu es grande. Souviens-toi que
tu es le symbole qui nous rappelle constamment que rien ne peut battre le
pouvoir durable de l'esprit humain", écrit celui-ci, cité par Mme
Xasa.
"Nous voulons nous assurer que tu ne te sens pas
seule", a ajouté la ministre habillée d'un t-shirt sur lequel était
floqué la mention "Nous nous opposons aux règles de l'IAAF".
Au cours de cette conférence, Semenya, assise au fond de la salle, ne s'est pas
adressée aux médias.
Mardi, M. Ramaphosa avait officiellement apporté son soutien à la championne.
Et mercredi, la ministre sud-africaine des Femmes,
Bathabile Dlamini, a elle aussi dénoncé la réglementation de l'IAAF. "Ces
idées préconçues sur l'apparence du corps de la femme et sur ses performances
sont profondément sexistes", a-t-elle insisté.
Caster Semenya, triple championne du monde (2009, 2011,
2017) et double championne olympique du 800 m (2012, 2016), assure être "incontestablement
une femme". Elle dénonce des règles destinées, selon elle, à la
"ralentir".
Depuis lundi, le Tribunal arbitral du sport (TAS) de
Lausanne examine le recours de la championne sud-africaine contre l'IAAF, à
l'origine du nouveau règlement.
Il impose à ces femmes "hyperandrogènes"
de faire baisser avec des médicaments leur taux de testostérone pour participer
aux épreuves internationales du 400 m au mile (1609 m).
La décision du panel du TAS devrait être connue fin
mars.
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