Politique
Pour le ministre marocain des Affaires étrangères et de la Coopération
internationale, Nasser Bourita, la décision 693, adoptée lors du 31è Sommet de
l’Union Africaine (UA) à Nouakchott en juillet 2018, "replace la question
du Sahara marocain dans son cadre idoine, celui des Nations Unies" et
"permet, de ce fait, de dépolluer les travaux de l’UA, et d’immuniser
l’Union face à toute tentative inappropriée de la dévier du chemin de l’unité
et de l’intégration".
Cette décision "contribue, assurément, à installer la sérénité dans les
travaux de l’UA sur la question du Sahara marocain", a souligné M. Bourita
à l’ouverture des travaux de la Conférence ministérielle africaine sur l’appui
de l’Union africaine (UA) au processus politique des Nations Unies sur le
différend régional sur le Sahara marocain, précisant qu'il s'agit d'une
sérénité à l’échelle de l’UA en consacrant un mandat exclusif de la Troïka, mais
également à l’échelle du Continent puisqu'elle rejoint la position de
l’écrasante majorité des pays africains qui soutiennent le processus politique
au sein des Nations Unies.
Le ministre a aussi évoqué la sérénité à l’échelle des institutions internationales,
expliquant que la décision dispose que "la Troïka doit apporter un soutien
efficace et un +appui aussi large que possible aux efforts que mènent les
Nations Unies+ sur la question du Sahara marocain".
Cette décision ne doit être "ni réinterprétée, ni contournée, ni
instrumentalisée", a-t-il insisté, appelant à la prémunir, la préserver et
la conforter.
Abordant les paramètres et directives établis par la Décision 693, M. Bourita a
cité l’exclusivité des Nations Unies dans la recherche de la solution
politique, l’exclusion de tout processus parallèle à celui des Nations Unies et
le soutien de l’UA aux efforts des Nations Unies, faisant remarquer que la
Troïka est l’instrument pour affirmer ce soutien.
Dans ce sens, il a fait remarquer que ce sont ces mêmes paramètres qui
permettent à l’UA de se poser en soutien au processus politique mené dans le
cadre des Nations Unies, et de s’inscrire dans la lignée des résolutions du
Conseil de Sécurité, qui appellent à une "solution politique, réaliste, pragmatique
et durable, qui repose sur le compromis".
M. Bourita a, en outre, indiqué que la conférence de Marrakech se tient à un
moment "où l’Afrique fait face à des défis substantiels, qui exigent que
l’on se rencontre plus, que l’on se concerte plus et que l’on travaille
davantage ensemble", relevant que l’intérêt supérieur de l’Afrique appelle
au rassemblement, à l’unité, à la cohésion et à la cohérence.
Et le ministre de rappeler que dans le discours royal qui a marqué le retour du
Maroc au sein de sa famille institutionnelle, le roi Mohammed VI a établi la
feuille de route du Royaume au sein de l’Union Africaine, soulignant que la
Conférence de Marrakech est "l’exacte illustration de cette Vision Royale,
en ce qu’elle entend, précisément, fédérer et à aller de l’avant".
Cet esprit de rassemblement découle de l’essence même de la Politique Africaine
de Sa Majesté le Roi, qui repose sur les principes de "responsabilité, de
solidarité et de clarté", a-t-il affirmé, précisant que cette orientation
pousse, aujourd'hui, le Maroc à "s’opposer à tout débat stérile exploitant
la question du Sahara marocain, et à condamner les manipulations politiques et
les surenchères manichéennes".
Sur un autre registre, M. Bourita a rappelé que le roi avait souligné que
"c’est à l'Afrique que le Royaume cherche à donner le leadership",
faisant observer qu'il n’y a pas de leadership sans unité.
"Le leadership c’est rassembler; c’est fédérer les efforts autour des
enjeux importants de notre Continent, notamment en matière de développement
durable, de paix, de sécurité et de stabilité", a affirmé M. Bourita,
ajoutant que "le leadership c’est, enfin, veiller à la cohésion des pays
africains dans une mise en œuvre sereine et apaisée des processus liant l’Union
Africaine à ses partenaires extérieurs".
Et le ministre de conclure qu’"en prenant part à cette Conférence, vous
vous placez donc dans le respect du processus onusien, dans la confiance des
institutions habilitées à se saisir de la question, et dans la légitimité de la
légalité internationale. En somme, vous vous mettez du bon côté de
l’Histoire".
La Conférence ministérielle africaine sur l'appui de l’Union Africaine au
processus politique des Nations Unies sur le différend régional au sujet du
Sahara marocain connaît la participation de 37 pays africains issus des cinq
sous-régions du Continent. Elle se veut l’occasion de réaffirmer le consensus
africain autour de la Décision 693, et de témoigner activement de l’appui
africain au processus politique en cours dans le cadre des Nations Unies en vue
d’une solution politique réaliste, pragmatique et durable à la question du
Sahara, qui repose sur le compromis.
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